Le 17 juin 2024, nous avons lancé notre série de discussions publiques 2024-2025 Soutenir la santé du cerveau tout au long de la vie avec notre première conférence « Nourrir le cerveau en développement ». L’événement s’est ouvert sur une cérémonie de purification par la fumée dirigée par l’aînée Kerrie Moore, ce qui a eu pour effet de créer une ambiance respectueuse et d’ancrer la réflexion pour les discussions qui allaient suivre.

Diverses perspectives sur la santé du cerveau


Les membres de notre panel, composé d’un groupe diversifié de spécialistes, ont discuté du développement du cerveau, de l’enfance jusqu’au début de l’âge adulte. Sagesse autochtone et neuroscience occidentale ont donné lieu à un riche mélange de connaissance:

  • La Dre Stephanie Ameis, scientifique principale et directrice associée du Cundill Centre for Child and Youth Depression, a partagé son expertise quant à l’évolution de la recherche sur le cerveau, et a insisté sur l’importance grandissante que prennent les ensembles de données à grande échelle. 
  • La Dre Jennifer Crosbie, psychologue clinicienne et clinicienne-chercheuse à l’hôpital SickKids, a insisté sur la capacité de résilience et d’adaptabilité du cerveau tout au long de la vie, soulignant le rôle significatif des facteurs environnementaux et des déterminants sociaux dans le développement du cerveau. 
  • Wendy Katherine, sage-femme et stratège en santé, a exposé son point de vue sur la façon dont les approches holistiques et relationnelles en santé peuvent avoir une incidence positive sur le développement cognitif et le bien-être familial. 
  • L’aînée Kerrie Moore a apporté des perspectives autochtones inestimables, soulignant le rôle de l’esprit et de la communauté sur la santé du cerveau et de l’importance d’intégrer des enseignements culturellement pertinents dans les stratégies en santé. 
  • Manda Krpan Mesic, MAP, (maîtrise en administration publique) et qui étaient représentée par notre animatrice, Olivia Ghosh-Swaby, a discuté de l’approche holistique dans le rôle parental et de la santé cérébrale en mettant l’accent sur la santé mentale et le bien-être de tous les enfants. 

« Nous sommes ravis de soutenir un événement qui non seulement favorise le développement sain du cerveau chez les enfants, mais préconise aussi une approche adaptée à la culture, une approche qui intègre autant la science occidentale que la sagesse autochtone. »

— Geoff Pradella, directeur et président du Réseau pour la santé du cerveau des enfants, présentateur partenaire. 

L’évolution de la recherche sur le cerveau 

La Dre Ameis et la Dre Crosbie ont discuté des progrès remarquables qu’a faits la recherche sur le cerveau. La Dre Ameis a parlé de la transition entre les premières études menées à un instant « donné », et les études longitudinales d’aujourd’hui, plus sophistiquées, qui offrent des données plus approfondies sur le développement du cerveau. 

« Quand je pense à la recherche sur le cerveau depuis les trente dernières années, je constate une évolution spectaculaire. Au départ, nos études se limitaient souvent à de larges fourchettes d’âges, ne fournissant qu’un aperçu de l’activité cérébrale. Maintenant, les études longitudinales et les programmes à grande échelle comme celles du Réseau POND et de CALM nous permettent d’étudier le développement du cerveau chez diverses populations et dans diverses conditions », a-t-elle illustré.  

« En recherche, nous nous efforçons de mobiliser les patients et les familles, d’écouter leurs points de vue et de réduire les obstacles à l’inclusion. La recherche menée auprès de la population est particulièrement prometteuse parce qu’elle n’exige pas que les familles fassent partie du système de santé ou aient reçu un diagnostic officiel. Cette approche nous permet de nous attaquer aux iniquités et d’améliorer les soins pour les personnes qui sont les moins susceptibles d’obtenir un diagnostic malgré d’importants problèmes de santé mentale », a ajouté la Dre Crosbie. 

Le rôle de la neuroplasticité 

La neuroplasticité, soit la capacité du cerveau à changer et à s’adapter, est la pierre d’assise du développement du cerveau. Cette capacité dynamique, bien que plus prononcée au début du développement, persiste tout au long de la vie. Le cerveau se développe par vagues : les régions responsables d’assurer les fonctions de base arrivent à maturité en premier, et suivent ensuite les régions responsables des tâches plus complexes. 

La Dre Crosbie a souligné que les facteurs environnementaux façonnent tout autant le cerveau que les facteurs génétiques. « De plus en plus, nous reconnaissons l’impact des déterminants sociaux de la santé, lesquels ont des effets profonds sur les personnes et les systèmes dans lesquels elles vivent. À mesure que la communauté des neurosciences se tourne vers l’avenir, ces facteurs continueront d’être une partie essentielle de nos recherches et de nos discussions. »

Une alimentation saine, l’activité physique et l’exposition à des environnements riches et remplis d’amour, de nouveauté et d’apprentissages sont essentielles pour constituer une réserve cognitive, un tampon qui soutient la résilience tout au long de la vie. « Exposer les enfants à des environnements riches – remplis d’amour, de nouveauté et d’apprentissage – est essentiel au développement sain de leur cerveau. Cela aide à constituer une réserve cognitive et augmente la capacité de résilience tout au long de la vie », a affirmé la Dre Ameis. 

Traiter les traumatismes et renforcer la résilience 

L’aînée Kerrie Moore et Wendy Katherine ont présenté leurs points de vue sur la façon d’aborder les traumatismes et de favoriser la résilience au moyen de modèles autochtones. Elles ont insisté sur l’importance de guérir et de renouer avec les traditions culturelles pour soutenir le développement du cerveau et la santé mentale.

« Dans notre vision du monde, nous commençons par raconter qui nous étions avant les influences extérieures. Nous définissons d’abord qui nous sommes, puis nous discutons de ce qui nous est arrivé et de la façon de nous guérir. Cette approche est essentielle pour renouer avec nos enseignements traditionnels et comprendre comment nos cérémonies et nos pratiques culturelles favorisent la santé de notre cerveau », a expliqué l’aînée Kerrie Moore. 

Elle a également fait remarquer que « lorsque les personnes commencent à renouer avec l’enseignement et les cérémonies propres à leur culture, nous constatons des changements dans leur cerveau. La science du cerveau nous a appris que lorsque des expériences positives se répètent, le cerveau forme de nouvelles connexions neuronales. C’est pourquoi les programmes ponctuels, même s’ils sont bénéfiques, n’ont souvent pas d’effets durables. Sans renforcement positif continu, le cerveau a tendance à revenir à ses vieilles habitudes. » 

La Dre Ameis a parlé plus en détail du lien entre le développement du cerveau et la santé mentale, en particulier chez les enfants et les jeunes adultes atteints de troubles neurodéveloppementaux comme l’autisme et le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Elle a insisté sur l’importance de surveiller les changements importants, surtout lorsqu’ils entraînent de la détresse ou ont une incidence sur le fonctionnement au quotidien. 

La santé cérébrale dans l’avenir 

La conférence « Nourrir le cerveau en développement » a permis d’explorer en profondeur la santé cérébrale et d’allier la recherche scientifique à la sagesse culturelle. Elle a permis de mettre en lumière la valeur d’une approche multidimensionnelle de la compréhension et du soutien du développement du cerveau, intégrant diverses perspectives pour enrichir nos connaissances et nos pratiques collectives. À mesure que nous progressons, les idées tirées de cette conférence orienteront les discussions et les initiatives futures en matière de santé cérébrale, car elle a illustré toute l’importance de combiner les approches traditionnelles et contemporaines pour améliorer le bien-être tout au long de la vie. 

Visionnez la reprise de notre conférence « Nourrir le cerveau en développement » sur notre chaîne YouTube 

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