Helping comapnies get over their first hurdles_Avertus Headset Prototype Image v2 2014-11-17

Le docteur Ron Gonzalez s’est donné comme mission de sortir la science des laboratoires et de la mettre en pratique. En raison de son succès, il est aujourd’hui président d’Avertus Epilepsy Technologies inc. (Avertus), une entreprise qui a pour objectif d’améliorer la vie des personnes épileptiques grâce à un casque qui surveille l’épilepsie et envoie une alerte en cas de crise.  

Avertus est encore une jeune entreprise, mais elle a fait beaucoup de chemin. Le parcours du docteur Gonzalez, titulaire d’un doctorat en neurosciences, a commencé par un stage de l’IOC. Il suivait un MBA lorsqu’il a rencontré les docteurs Peter Carlen, chercheur du programme EpLink, et Michael Berg. Ce dernier avait une idée pour concevoir un système pouvant détecter et arrêter les crises d’épilepsie.

Lorsque le docteur Gonzalez a été invité à se joindre à leur équipe, il a vu une excellente possibilité d’améliorer les soins aux personnes atteintes d’épilepsie – un trouble neurologique fréquent dont souffrent environ 90 000 Ontariens. La détection des crises nécessite une admission à l’hôpital et l’utilisation d’électrodes spéciales pouvant détecter l’activité cérébrale, mais ces dernières peuvent être compliquées à installer et à enlever. Le docteur Gonzalez et son équipe travaillent sur la conception d’un casque facile à porter qui peut surveiller l’activité cérébrale à domicile et envoyer les données directement à un clinicien, lui permettant ainsi d’évaluer l’efficacité d’un traitement antiépileptique. Un tel appareil procurerait également une certaine tranquillité d’esprit aux parents d’enfants épileptiques qui s’inquiètent que leur enfant subisse une crise pendant la nuit, au moment où ils ne pourraient pas être en mesure de l’aider.

Pour améliorer la collaboration, le docteur Gonzalez a demandé et obtenu une place parmi les entrepreneurs 2014 de l’IOC. Dans le cadre de ce programme, il a reçu 50 000 $ pour une année, ce qui lui a permis de se consacrer à temps plein sur le casque. Il a expliqué que bien que le financement était essentiel, d’autres aspects du programme se sont avérés critiques au développement de l’entreprise. « L’occasion de rejoindre un groupe de pairs formé de personnes affrontant des problèmes de développement d’entreprise semblables et le pairage avec un mentor ayant déjà affronté plusieurs de ces défis ont été d’une valeur inestimable. Les diverses séances de formation offertes tout au long de l’année ont servi de complément aux connaissances que j’ai acquises lors de mon MBA, en plus de donner un cours intensif en affaires aux gens tout juste sortis des laboratoires. »

Toutefois, démarrer une entreprise ne signifie pas nécessairement qu’un produit est prêt à être commercialisé. Avertus avait besoin de mettre au point un prototype, mais elle ne disposait pas d’un financement suffisant. Le prototype requis devait démontrer pourquoi il était plus avantageux que les moniteurs actuellement utilisés dans les hôpitaux, être facile d’utilisation et pouvoir détecter les crises d’épilepsie avec exactitude. « Nous nous trouvions dans un trou noir. Personne ne voulait nous financer en raison des risques trop élevés et plusieurs subventions publiques nous étaient inaccessibles, car notre une initiative visait une commercialisation », se souvient le docteur Gonzalez.

Pour une entreprise naissante, la période entre le début du développement d’un produit et l’arrivée des investissements pose de nombreux défis, et les entrepreneurs ont tendance à se retrouver dans une impasse. Elles ont besoin de concevoir des prototypes ou de prouver que leurs innovations fonctionnent pour obtenir du financement. Une fois cette preuve démontrée, les investisseurs sont plus susceptibles de voir la pertinence d’investir dans la jeune entreprise. Toutefois, la création d’un prototype peut exiger une somme considérable.

Conscient que cette phase est critique, l’IOC a créé le programme Neuroscience Early Research & Development (NERD) afin de soutenir les entreprises lors du développement initial de leurs produits. Ce programme, conditionnel à l’intérêt potentiel de futurs investisseurs et à la réalisation d’étapes de développement, soutient les innovations tirées des programmes de recherche afin que les entreprises puissent combler le manque critique de capitaux et attirer les investissements. Les fonds de NERD sont directement versés aux fournisseurs de services ontariens qui aident les entreprises naissantes lors des étapes critiques de leur développement, telles que la conception de prototypes, les tests de sécurité et de toxicologie, ainsi que les études précliniques visant à corroborer l’efficacité de la technologie. En plus du financement, une équipe de développement de produits est assignée à chaque entreprise. Ce groupe d’experts chevronnés en conception de produits guide et soutient la progression des activités de l’entreprise. Avertus fait partie des entreprises qui ont bénéficié de ce programme. Le financement de NERD lui a permis de travailler avec une firme d’ingénierie et de créer un prototype en quelques mois. « Cela a considérablement accéléré le processus. Nous avons pu explorer comment mieux construire l’appareil et le doter des caractéristiques dont il avait besoin », affirme le docteur Gonzalez. Depuis ce temps, Avertus poursuit le développement et travaille sur un prototype commercial pouvant être utilisé à domicile. Elle étudie également les façons de l’utiliser en milieu de recherche et de le combiner avec des technologies permettant son utilisation pour d’autres maladies.

Le financement peut grandement aider une jeune entreprise à surmonter ses premiers obstacles. Toutefois, avoir un réseau solide est tout aussi important. L’impact qu’Avertus pourra avoir est amplifié par les chercheurs, les groupes de défense des patients et les partenaires de l’industrie qui l’entourent. C’est un privilège pour l’IOC de se retrouver parmi ces groupes passionnés et talentueux reliés, et l’institut entrevoit les collaborations futures avec enthousiasme. L’Ontario compte plus de 800 neuroscientifiques qui ont a déjà un impact réel sur la recherche cérébrale partout dans le monde. L’impact de cette recherche est amplifié par les initiatives de commercialisation de nouveaux outils et de nouvelles technologies visant à prodiguer de meilleurs soins aux patients. Ces entrepreneurs et entreprises forment la grappe des neurotechnologies de l’Ontario – un composant essentiel de la recherche et du développement économique de la province.

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