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Les connaissances sont des ressources importantes pouvant être utilisées pour influencer les comportements et entraîner des changements positifs. Les initiatives de diffusion de l’IOC visent à exploiter nos connaissances pour raconter des histoires, contribuer à la collectivité, établir des liens entre les preuves et les soins, et évaluer notre travail – tout cela dans le but d’améliorer la santé cérébrale en Ontario.

Malgré leur pouvoir, les connaissances peuvent ne pas réaliser leur potentiel si elles ne sont pas utilisées avec les bons outils permettant leur application. Le cas du scorbut et du docteur James Lind, directeur de la première recherche clinique dans les années 1700, est une histoire célèbre sur l’application des connaissances. Déterminé à traiter le scorbut qui tuait les marins par milliers, le docteur Lind a séparé 12 malades en deux groupes soignés différemment – l’un des traitements était composé d’agrumes. Les résultats se sont manifestés presque immédiatement et les conclusions spectaculaires ont amené le docteur Lind à publier Traité du scorbut en 1753. La preuve que la consommation régulière d’oranges ou de citrons pouvait traiter le scorbut était évidente, mais ce n’est qu’en 1795 que la Royal Navy a commencé à intégrer ces fruits dans l’alimentation quotidienne des marins.

Quelle est la cause de ce délai de 40 ans? Plusieurs facteurs ont nui à la mise en pratique des connaissances du docteur Lind : les théories concurrentes, le manque de diffusion et l’inefficacité des mesures gouvernementales. De plus, le chercheur a lui-même préconisé une solution inadéquate pour régler les problèmes pratiques reliés à l’approvisionnement en agrumes frais des navires – il a suggéré de bouillir le jus des fruits jusqu’à ce qu’il devienne un sirop épais nommé « rob » sans savoir que ce processus de plusieurs heures réduisait grandement la quantité de vitamine C du concentré.

Comme le démontre ce cas célèbre, la recherche à elle seule connaît des limites. Le pouvoir des connaissances réside dans leur capacité à être répandues et appliquées efficacement. Les choses ont grandement évolué depuis les années 1700, mais le processus général d’application des connaissances n’est pas encore à l’abri des facteurs qui peuvent entraîner des délais entre la création des connaissances et leur mise en pratique. Même aujourd’hui, il existe souvent des obstacles à l’utilisation des preuves à des fins d’amélioration des soins.

Et s’il existait des directives simples pour déterminer plus facilement les options de traitement des troubles cérébraux compliqués? Les directives cliniques visent à orienter le processus décisionnel relié au diagnostic et au traitement d’un patient afin que les médecins et les autres fournisseurs de soins de santé disposent des connaissances les plus récentes pour prodiguer constamment les meilleurs soins.

En Ontario, une équipe de pionniers a publié Provincial Guidelines for the Management of Epilepsy in Adults and Children (en anglais seulement). Ce document présente les informations les plus récentes sur le traitement de l’épilepsie.

Les directives ont été élaborées par Services ontariens des soins aux malades en phase critique en collaboration avec le groupe de travail sur la mise en œuvre des soins relatifs à l’épilepsie, un comité consultatif du Conseil des intervenants en neurochirurgie de l’Ontario formé de chirurgiens, de spécialistes, de fournisseurs de soins primaires, d’administrateurs et d’organismes communautaires. Plusieurs d’entre eux sont membres du programme de recherche sur l’épilepsiede l’IOC.

Les directives sont en cours d’élaboration, et trois documents sur six peuvent maintenant être diffusés. Chacun traite d’un aspect clé du traitement de l’épilepsie présentant un vide en matière de pratiques optimales. L’une des directives en cours de préparation porte sur les problèmes relatifs au traitement chirurgical de l’épilepsie, qui pourrait soigner plus de 13 000 Ontariens ne répondant pas aux médicaments antiépileptiques. Bien que la chirurgie peut éliminer les crises d’épilepsie chez plusieurs patients, moins de 2 % des personnes qui pourraient en bénéficier subissent l’opération. La transition entre les soins pour enfants et les soins pour adultes est également problématique – cette période s’avère particulièrement difficile pour plusieurs personnes atteintes de troubles chroniques. Les directives sur ce problème aideront les fournisseurs de soins de santé à s’assurer que cette transition soit aussi harmonieuse que possible pour les personnes souffrant d’épilepsie.

Cette initiative en est encore à ses débuts, mais les directives contribueront à l’amélioration du diagnostic et du traitement de l’épilepsie dans la province et ailleurs. Il s’agit d’un départ intéressant, et l’IOC recherche activement d’autres domaines au sein de ses programmes de recherche où de nouvelles découvertes peuvent être utilisées afin d’améliorer la prestation de soins de santé. L’institut explore des avenues pour mettre les connaissances en pratique dans la recherche sur la paralysie cérébrale et l’autisme.

L’évaluation régulière de ce que nous savons et de ce que nous faisons est un autre moyen de continuellement améliorer la façon dont nous traitons les gens. L’IOC évalue ses propres activités afin de toujours avoir un impact positif sur la recherche, la santé et l’économie de l’Ontario, et il a mis sur pied un programme afin d’encourager les autres à en faire autant.

Afin d’améliorer les services communautaires destinés aux gens atteints de troubles cérébraux, leprogramme de soutien à l’évaluation relie les organismes à but non lucratif ontariens et les spécialistes en évaluation. Ensemble, ils conçoivent et exécutent un plan afin d’évaluer le déroulement des services, des programmes ou des activités reliés à la santé cérébrale.

En 2015, l’IOC a assigné des spécialistes en évaluation du Centre for Community-Based Research et de l’Evaluation Centre for Complex Health Interventions aux programmes suivants :

Dancing with Parkinson’s démontrera l’impact des programmes hebdomadaires de danse destinés aux gens atteints de la maladie de Parkinson; l’Epilepsy Support Centre examinera les meilleures pratiques de leur programme Game On qui aide les enfants atteints de troubles neurologiques à développer leurs habiletés physiques; Epilepsy Toronto évaluera ses services de consultation aux personnes épileptiques; The South West Alzheimer Society Alliance évaluera ses services de base et cherchera à les améliorer afin que leurs clients en profitent; et Suvien déterminera la façon optimale de déployer son application destinée aux personnes souffrant de démence.

Tout comme les faits renseignent la pratique clinique, l’IOC vise à encourager l’utilisation des faits afin de renseigner les services et le soutien communautaires, permettant ainsi aux organismes de surveiller ce qui fonctionne le mieux. Ainsi, il est possible de reproduire les meilleures pratiques et d’améliorer les services afin d’en optimiser les bénéfices.

L’une des principales leçons de l’histoire du docteur James Lind et des marins est que lorsqu’il s’agit des connaissances, leur application concrète est aussi importante que leur création. Qu’il soit question de participer à la création de directives de soins cliniques ou de soutenir les activités d’évaluation d’autres organismes, l’IOC place les liens au cœur de toutes ses initiatives de diffusion. En reliant les gens qui créent des connaissances à ceux qui les mettent en pratique et dirigent leur application, nous minimisons les risques de laisser de précieuses connaissances flotter à la dérive. Avec un système intégré en place, les connaissances auront un impact sur la santé plus rapidement.

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