L’IOC catalyse l’impact de la recherche cérébrale ontarienne en augmentant la collaboration entre les chercheurs, les médecins, les patients et leurs groupes de défense, ainsi que les partenaires de l’industrie. Un ingrédient clé de cette collaboration est bien entendu le partage. À l’IOC, le partage de grandes quantités de données forme la pierre angulaire d’une collaboration effective en matière de recherche. Pour qu’elles soient partagées efficacement, les données doivent être stockées à un endroit où elles peuvent être consultées et analysées collectivement.
La plateforme Brain-CODE (Brain Centre for Ontario Data Exploration) gère la collecte, le stockage, l’intégration, le traitement et l’analyse des données provenant des cinq programmes de recherche de l’IOC. Elle permet aux chercheurs de partager leurs découvertes et de commencer à poser des questions jamais posées auparavant, en plus de leur donner la possibilité d’observer plusieurs troubles cérébraux afin de mieux comprendre leurs causes sous-jacentes communes.
C’est avec enthousiasme que l’IOC collabore avec le National Institute of Mental Health (NIMH), un institut national pour la santé américain. Les deux instituts auront l’occasion de travailler ensemble afin de faire des avancées significatives dans la recherche sur l’autisme.
Les chercheurs savent que le trouble du spectre de l’autisme (TSA) n’est pas dû à une seule cause, mais plutôt à un ensemble de facteurs, y compris le risque génétique et les agresseurs environnementaux. L’hétérogénéité des manifestations de ce trouble fait qu’il est difficile à traiter et compliqué à étudier. Ainsi, les chercheurs qui se penchent actuellement sur le TSA ont des formations scientifiques et médicales diversifiées, et ils veulent consulter de grandes collections de données allant de l’imagerie cérébrale aux évaluations comportementales.
Le réseau Province of Ontario Neurodevelopmental Disorders (POND) est formé d’un noyau de plus de 39 chercheurs répartis sur plusieurs sites cliniques et universitaires de la province. Ensemble, ils étudient le TSA et d’autres problèmes de neurodéveloppement tels que le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, le trouble obsessivo-compulsif, la déficience intellectuelle, le syndrome de Rett, le syndrome de Gilles de la Tourette, le syndrome de l’X fragile et le syndrome de Down. Les données de ces recherches sont ajoutées à la plateforme Brain-CODE.
Brain-CODE a été conçue pour effectuer des couplages sûrs aux autres bases de données, et la valeur des données qu’elle renferme peut être augmentée en établissant des liens avec d’autres ensembles de données. Les développeurs technologiques du NIMH se sont basés sur le même principe lorsqu’ils ont créé la National Database for Autism Research (NDAR). Située aux États-Unis, elle vise à faciliter le partage de données et la collaboration scientifique à grande échelle en servant de plateforme partagée pour les chercheurs sur l’autisme. La NDAR intègre et standardise les données, les outils et les techniques computationnelles de plusieurs bases de données publiques et privées sur l’autisme.
Le nouveau couplage bidirectionnel entre Brain-CODE et NDAR exploitera le potentiel des données existantes et ouvrira un nouvel éventail de possibilités pour les chercheurs canadiens et américains. « Le partage des données est devenu essentiel à la compréhension des troubles hétérogènes complexes tels que le TSA. Aucun groupe individuel ne dispose d’échantillons suffisamment vastes pour examiner et interpréter une telle hétérogénéité. En rassemblant les ressources, nous augmentons de façon significative nos chances de comprendre les caractéristiques biologiques sous-jacentes différentes et de mettre au point des traitements innovateurs grâce à ces découvertes », explique le docteur Evdokia Anagnostou, chercheur principal de POND travaillant à l’institut de recherche Bloorview de l’hôpital de réhabilitation pour enfants Holland Bloorview.
Des plans sont en cours pour ajouter des fonctionnalités supplémentaires, ce qui encouragera la collaboration entre les chercheurs des deux côtés de la frontière. Le fonctionnement serait semblable à celui de plusieurs médias sociaux : les chercheurs seraient avisés chaque fois que leurs données sont consultées, ce qui établirait des liens entre ceux qui travaillent sur des questions de recherche semblables.
« L’accès libre aux données de plusieurs personnes et de plusieurs études est crucial dans la recherche sur le TSA, car le type et la sévérité des symptômes varient énormément chez les personnes touchées », a déclaré le docteur Thomas Insel, ancien directeur du NIMH. « Ce nouveau couplage entre les répertoires exploitera davantage les ressources de la NDAR et de l’IOC, et augmentera la quantité de données que les chercheurs peuvent consulter afin d’étudier l’autisme et d’autres troubles. »
L’IOC vise à s’assurer que ce couplage ouvre la voie à d’autres. Un comité consultatif formé de spécialistes internationaux en représentation de connaissances, en apprentissage machine, en modélisation et en analyse de données conseille l’IOC sur le développement de la capacité analytique de Brain-CODE. En parallèle, un autre groupe d’experts du comité consultatif de Brain-CODE guide l’équipe de direction de Brain-CODE afin que la plateforme respecte les pratiques exemplaires internationales en matière d’informatique dans le domaine des neurosciences.
L’IOC travaille constamment au développement du potentiel de Brain-CODE et il est très encourageant de voir d’autres organisations d’envergure partager la même philosophie. Lorsque nous rassemblons nos connaissances en partageant nos données de recherche, nous avons tous un impact concret sur la santé des gens partout dans le monde.