Je suis Tom Mikkelsen, président et directeur scientifique de l’Institut ontarien du cerveau ou de l’IOC, comme nous l’appelons.

L’IOC œuvre dans le domaine de l’amélioration de la santé cérébrale. Nous développons des programmes de recherche axés sur la collaboration auxquels prennent part des chercheurs, des cliniciens, des entreprises et des patients qui travaillent ensemble pour améliorer la vie des personnes vivant avec des troubles cérébraux.

Nous avons entamé nos activités en 2011, et je suis fier de dire que nous avons accompli beaucoup de choses. Je souhaite partager certains de nos principaux plans et réalisations pour l’avenir.

Notre réalisation la plus importante est la création d’un vaste réseau qui regroupe l’expertise de classe mondiale en neurosciences que l’Ontario a à offrir et qui permet à ces cerveaux de se pencher sur les troubles cérébraux. Nous finançons cinq grands programmes de recherche en Ontario qui englobent plus d’une douzaine de troubles cérébraux à différentes étapes de la vie. Ce sont des troubles de neurodéveloppement comme l’autisme et le TDAH, la paralysie cérébrale de l’enfant, l’épilepsie réfractaire, la dépression et les troubles neurodégénératifs comme la maladie d’Alzheimer et de Parkinson. Nous avons créé des collaborations considérables qui relient des chercheurs de Thunder Bay à Londres, d’Ottawa à Kingston et même d’autres sites à travers le Canada. Grâce à un réseau auquel se joignent plus de 240 chercheurs de 42 hôpitaux et universités de recherche, nous exploitons réellement l’excellence de partout à travers la province.

Et ce réseau repose sur l’idée d’améliorer la santé cérébrale en abordant la science de manière différente.

En quoi sommes-nous différents? Tous nos programmes normalisent la collecte de données pour en améliorer la qualité et la rendre comparable entre les différents troubles et pour chacun d’entre eux. Cette approche permet un nouveau type de recherche qui n’était pas possible auparavant. Par exemple, pourquoi l’apparition soudaine de la dépression chez les personnes âgées est-elle si souvent le premier symptôme de la démence? Ou pourquoi de nombreux enfants atteints d’autisme souffrent-ils également de crises d’épilepsie? Nous avons le réseau de personnes, la richesse des données et les outils nécessaires pour commencer à répondre à ces questions importantes, mais difficiles.

Grâce à Brain-CODE, une plateforme de données unique au monde, nos chercheurs peuvent stocker, analyser et partager leurs données avec d’autres chercheurs en toute confidentialité, mais en accès libre.

Cette année, nous avons annoncé notre première publication de données ouvertes accessibles librement aux chercheurs qualifiés partout dans le monde. L’ensemble de données comprend des scintigraphies cérébrales en haute résolution de 31 souris modèles d’autisme. Nous croyons que le partage ouvert de ces données avec la communauté de recherche internationale permettra d’accélérer notre compréhension collective de la façon dont les gènes affectent les structures cérébrales, ce qui mènera à une meilleure compréhension des troubles du spectre autistique et à de meilleurs traitements.

À mesure que l’utilisation de Brain-CODE continue de croître, nous croyons qu’elle sera la source de nouvelles découvertes. En effet, des instituts de recherche en Ontario, au Canada et même en Australie ont manifesté leur intérêt à utiliser Brain-CODE. L’an dernier, la plateforme Brain-CODE a été adoptée par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) à Toronto où elle constitue l’épine dorsale de leur nouveau Krembil Centre for Neuroinformatics.

Soutenir les innovateurs et les entreprises qui développent de nouveaux outils et traitements est un autre moyen essentiel d’améliorer la santé cérébrale. En contribuant au développement du secteur en pleine expansion de la neurotechnologie et à la croissance de l’économie du savoir de l’Ontario, nous comptons 65 sociétés de portefeuille, ce qui signifie que nous avons aidé 45 nouveaux entrepreneurs à faire leurs débuts, soutenu 11 entreprises établies dans le développement de produits et amorcé la commercialisation de 9 nouvelles idées de recherche. Ils mettent au point de nouvelles technologies qui aideront les gens. Par exemple, un des ONtrepreneurs de l’IOC, Winterlight Labs, utilise l’apprentissage automatique et l’analyse vocale par intelligence artificielle comme meilleur moyen de suivre la cognition et la progression de maladies. Imaginez qu’un jour, la simple lecture de quelques phrases pourrait fournir des renseignements détaillés sur notre santé cérébrale actuelle et devenir un élément essentiel de notre bilan annuel de santé cérébrale.

En tant qu’organisation bénéficiant d’un soutien public, nous croyons qu’il est important de partager la science avec le public, les décideurs politiques et les patients afin que tout le monde puisse en profiter à mesure que nous améliorons notre compréhension des troubles cérébraux et de la santé cérébrale. Nous avons organisé douze conférences publiques sur divers sujets, de l’autisme à la démence, et de nombreux événements de sensibilisation du public réunissant plus de 15 000 personnes. Les 160 vidéos que nous avons produites pour sensibiliser le public et partager des informations pertinentes ont été visionnées plus de 50 000 fois par des personnes à travers le monde.

Nous collaborons avec le gouvernement de l’Ontario sur des initiatives stratégiques clés, comme la récente stratégie ontarienne en matière de démence, l’engagement des Premières Nations et l’amélioration du traitement de l’épilepsie grâce à la création d’un réseau qui aide les médecins des communautés à offrir de meilleurs soins à leurs patients.

Avec une équipe peu nombreuse et dévouée, nous et nos partenaires avons accompli énormément de choses ces six dernières années. Une communauté de recherche en neuroscience interconnectée et intégrée existe maintenant en Ontario et continuera d’améliorer la santé cérébrale de manière concrète. Dans notre prochaine phase de travail, nous allons mettre les bouchées doubles en ce qui concerne notre mandat d’améliorer la santé cérébrale en rapprochant cette recherche des patients et du public et en travaillant vers la réalisation d’une vision d’un système de santé en apprentissage.

Cette approche prend la recherche en cours et la rapproche de la population ontarienne en faisant appel aux soins de santé primaires et en sollicitant davantage la participation des organismes communautaires. Il s’agit de rapidement déployer de nouveaux apprentissages dans le contexte des soins de santé et d’évaluer les retombées en temps réel. À partir de là, les innovations réussies peuvent évoluer pour bénéficier à tous.

Nous allons également intensifier notre travail sur la plateforme Brain-CODE afin de la relier à davantage de bases de données et de soutenir de la recherche sans précédent à la croisée des données individuelles de recherche clinique et des données sur la santé de la population.

Nous accroîtrons notre soutien aux entreprises ontariennes et œuvrerons à faire connaître la grappe de neurotechnologie de l’Ontario.

Et nous continuerons de collaborer avec les patients et le public pour veiller à ce qu’ils réalisent l’avantage de notre investissement et de nos efforts collectifs pour améliorer la santé cérébrale.

Il est incroyable de réfléchir à ce qui a été accompli, et je suis très enthousiaste à la perspective de ce que nous allons accomplir en tirant parti de ce succès dans les années à venir. Nous sommes sur la voie d’une meilleure santé cérébrale, et j’espère que vous vous joindrez à nous à mesure que nous continuons de cheminer.

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