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Le cerveau est l’un des organes les plus complexes et les plus vitaux du corps humain. Pourtant, de nombreuses idées fausses demeurent sur la santé du cerveau. Lors de la récente discussion publique « Optimiser le cerveau à l’âge adulte », des experts en neurosciences, en psychiatrie et en santé communautaire se sont penchés sur certains de ces mythes et ont proposé des perspectives fondées sur des données probantes afin de nous orienter vers la santé du cerveau tout au long de la vie.

Mythe no 1: La santé du cerveau n’est importante qu’à un âge avancé

Fait : la santé du cerveau est importante à chaque étape de la vie

Inez Jabalpurwala, directrice générale de Brain Health Nexus et présidente et directrice générale du Forum des politiques publiques, a souligné trois changements majeurs dans notre compréhension de la santé du cerveau au cours des deux dernières décennies :

  • Le passage d’approches fragmentées et cloisonnées à une compréhension holistique du cerveau en tant que système interconnecté.
  • Une reconnaissance croissante de la façon dont le mode de vie et les facteurs environnementaux façonnent la santé du cerveau.
  • La transition d’un modèle basé sur les déficits à un modèle favorisant les soins proactifs et le bien-être, où la santé du cerveau n’est pas définie uniquement par l’absence de maladie, mais par un épanouissement actif.

L’un des principaux thèmes de l’événement était le déplacement du traitement des maladies chez les personnes plus âgées vers la promotion du bien-être du cerveau tout au long de la vie.

« La santé du cerveau ne consiste pas seulement à éviter les maladies – c’est une question d’épanouissement tout au long de la vie. » – Inez Jabalpurwala

Mme Jabalpurwala a insisté sur le fait que les choix de mode de vie effectués tôt dans la vie ont un impact profond sur la santé du cerveau plus tard, d’où la nécessité d’agir de manière proactive.

Mythe no 2 : Le repos est la seule façon de se remettre d’une commotion cérébrale

Fait : L’activité physique contrôlée peut favoriser le rétablissement.

La sagesse populaire a longtemps soutenu que le repos complet était la meilleure façon de se remettre d’une commotion cérébrale. Toutefois, le Dr John Leddy, professeur clinicien et médecin en médecine sportive à la University at Buffalo, a expliqué qu’une activité physique bien gérée peut favoriser le rétablissement.

« Le mouvement, lorsqu’il est soigneusement géré, peut en fait accélérer le rétablissement après une commotion cérébrale. »

– Dr John Leddy

Les travaux du Dr Leddy, qui s’inscrivent dans le cadre du programme TRANSCENDENT de l’IOC, ouvrent la voie à des approches novatrices du rétablissement après une commotion cérébrale et de traitement du syndrome post-commotion cérébrale.

Mythe no 3 : Les commotions cérébrales entraînent la maladie d’Alzheimer

Fait : Si les lésions cérébrales traumatiques (TCC) peuvent augmenter le risque de démence, les commotions cérébrales en sont rarement la cause.  

Le Dr Leddy a expliqué que même s’il n’existe aucune preuve directe du lien entre les commotions cérébrales et la maladie d’Alzheimer, des lésions cérébrales traumatiques (TCC) plus graves, comme celles qui entraînent un coma ou une hémorragie cérébrale, sont des facteurs de risque connus de démence. Toutefois, les commotions cérébrales sont plus souvent associées à l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), plus particulièrement chez les athlètes qui subissent des chocs répétés à la tête.

« Pour les personnes qui ont subi une ou deux commotions cérébrales, au secondaire ou dans des activités sportives récréatives par exemple, il n’y a pas lieu de s’inquiéter de l’apparition de la maladie d’Alzheimer, à moins que d’autres facteurs de risque – tels que la génétique, la dépression ou des maladies métaboliques – ne soient présents. »

— Dr John Leddy

Mythe no 4 : Les changements de mode de vie n’ont pas de conséquences significatives sur la santé du cerveau

Fait : La médecine du mode de vie est en train de transformer les soins de santé mentale.

Le Dr Fabiano Gomes, professeur adjoint de psychiatrie et de neurosciences comportementales à l’Université McMaster, psychiatre universitaire à l’hôpital de recherche St. Joseph’s Healthcare Hamilton, et membre du programme du Réseau canadien d’intégration des biomarqueurs dans la dépression (CAN-BIND), a insisté sur la façon dont la santé cardiovasculaire, l’alimentation et l’exercice physique peuvent améliorer considérablement la fonction cérébrale, plus particulièrement chez les personnes souffrant de troubles de l’humeur tels que la dépression. Le Dr Gomes a souligné le rôle croissant de la médecine du mode de vie dans les soins de santé mentale, où de simples changements – notamment une meilleure alimentation et de l’exercice physique sur une base régulière – peuvent atténuer le vieillissement accéléré souvent observé chez les personnes vivant avec la dépression.

« De simples changements au mode de vie peuvent ralentir le vieillissement accéléré du cerveau observé dans des maladies telles que la dépression. »

– Dr Fabiano Gomes

Mythe no 5 : La méditation est seulement un moyen de détente

Fait : La méditation entraîne le cerveau à mieux se concentrer et à faire preuve d’une plus grande résilience.

Ariel Garten, créatrice du bandeau de détection cérébrale Muse, a présenté comment la technologie EEG portable transforme les soins de santé mentale. Le bandeau Muse fournit une rétroaction en temps réel pendant la méditation, ce qui permet aux utilisateurs de surveiller et d’améliorer leur bien-être mental grâce à des signaux audio basés sur l’activité cérébrale, et les aide à obtenir un meilleur contrôle de la concentration et de la détente.

« La méditation aide les gens à reconnaître et à réorienter les schémas de pensée indésirables, stimulant ainsi la concentration et la santé mentale. »

– Ariel Garten 

Cette pratique comporte des effets bénéfiques importants non seulement sur la santé mentale, mais aussi sur le bien-être physique. En réduisant le stress, en calmant les réactions physiologiques et en cultivant la pleine conscience, la méditation peut renforcer la santé globale. Combinée avec l’utilisation d’outils comme le bandeau Muse, la méditation peut devenir un moyen proactif de protéger et d’optimiser la santé du cerveau.

Mythe no 6 : Les psychédéliques sont une solution éprouvée pour des problèmes de santé mentale

Fait : Les traitements par les psychédéliques sont prometteurs, mais font encore l’objet de recherches.

Le Dr Gomes a communiqué sa vision du leadership du Canada dans la recherche moderne sur les psychédéliques, en particulier pour la dépression résistante au traitement. Bien que les premières études soient prometteuses, des essais cliniques plus rigoureux sont nécessaires pour comprendre pleinement le potentiel thérapeutique de ces substances.

« Les psychédéliques présentent un potentiel, mais nous devons les aborder avec prudence. La recherche en est encore à ses débuts et nous avons besoin d’études rigoureuses pour en garantir l’innocuité et l’efficacité. »

— Dr Fabiano Gomes

Quand on l’interroge sur l’importance de l’« efficacité » et de l’« innocuité » dans les recherches cliniques, le Dr Gomes explique que l’efficacité fait référence au fait qu’un traitement fonctionne mieux qu’un placebo ou qu’un traitement standard, tandis que l’innocuité évalue le risque d’effets secondaires ou d’effets nocifs. Dans le cas des psychédéliques, la mesure de l’efficacité représente un défi puisqu’il est difficile de mettre les participants d’une étude dans une position d’ignorance des effets, ce qui rend plus compliqué le contrôle des préjugés.

Mythe no 7 : Les troubles du cerveau se gèrent mieux par la prise de médicaments uniquement

Fait : La prise en charge de pathologies telles que les troubles bipolaires ne se limite pas à la prise de médicaments.

Le Dr Gomes a souligné l’importance de stabiliser les rythmes biologiques – tels que le sommeil, l’appétit et les habitudes quotidiennes – en plus des stabilisateurs d’humeur. Le fait d’éviter les substances comme l’alcool et de se concentrer sur des soins holistiques peut conduire à de meilleurs résultats. Des ressources comme Hope + Me et CREST.BD sont inestimables pour apporter un soutien au-delà des traitements pharmacologiques.

Mythe no 8 : Les soins de santé mentale sont de nature universelle

Fait : Des soins équitables et sensibles aux cultures sont essentiels.

M. Andrew Kcomt de Hope + Me et Mme Elise Herzig de JIAS Toronto ont souligné l’importance d’adapter les soins de santé mentale à la diversité des communautés desservies. Leurs observations ont permis de mettre en évidence que la mise au point de programmes spécifiques aux communautés est essentielle pour une prestation de soins équitable.

« Les soins de santé mentale doivent être aussi diversifiés que les communautés qui en bénéficient. Pour les groupes marginalisés, l’accès à des services de santé mentale de qualité est une lutte incessante. »  

— Andrew Kcomt 

Mme Herzig a précisé l’importance de fournir un soutien sensible à la culture et de créer des espaces sûrs pour que les nouveaux arrivants, plus particulièrement les femmes immigrantes, puissent discuter de leurs problèmes de santé mentale.

« Pour les nouveaux arrivants, la santé mentale est souvent reléguée au second plan en raison du stress engendré par l’adaptation à un nouvel environnement. Il est essentiel que nous comprenions leurs besoins particuliers et que nous leur apportions un soutien adapté qui respecte leur contexte culturel. »

— Elise Herzig 

Une vision holistique de la santé du cerveau

À la fin de l’événement, un message central est devenu évident : l’optimisation de la santé du cerveau va au-delà du traitement ou de la prévention des maladies – elle nécessite des efforts proactifs visant à accroître le bien-être en général. Des avancées en matière de récupération des commotions cérébrales et de la médecine du mode de vie aux ressources communautaires et aux technologies innovantes telles que le bandeau de détection cérébrale Muse, les discussions ont fait ressortir l’importance d’adopter une approche holistique de la santé du cerveau.

En intégrant la recherche scientifique de pointe, en encourageant la collaboration communautaire et en adoptant des technologies innovantes, les efforts visent à aider les personnes de tous âges à améliorer la santé de leur cerveau, à se remettre de leurs blessures et à améliorer leur qualité de vie. Alors que le débat sur la santé du cerveau continue de prendre de l’ampleur, l’engagement en faveur de la collaboration, de l’éducation et de l’innovation laisse présager un avenir plus radieux dans ce domaine.

Cet événement a fait tomber des mythes de longue date au sujet de la santé du cerveau, en soulignant la nécessité d’opter pour une approche proactive et holistique. De la médecine du mode de vie et de la méditation aux technologies innovantes et aux soins centrés sur les communautés, il existe de nombreux moyens d’améliorer la santé du cerveau à tous les stades de la vie.

En démystifiant les mythes et en adoptant des pratiques fondées sur des données probantes, nous pouvons donner les moyens aux individus de prendre en charge la santé de leur cerveau et d’évoluer dans une perspective de bien-être tout au long de leur vie.

Regardez la rediffusion de la discussion publique « Optimiser le cerveau à l’âge adulte » pour approfondir ces perspectives.

LIENS VERS NOS PARTENAIRES

Muse

CAN-BIND depression program

Jewish Immigrant Aid Services

Hope + Me | Mood Disorders Association of Ontario

TRANSCENDENT concussion program

RESSOURCES

CHOICE–D Patient and Family Guide to Depression Treatment

Meditation and Sleep study

Public Talk – Sleep and Relax for Brain Health

Public Talk – Movement for Brain Health

Public Talk – Tech for Better Brain Health 

Public Talk – Eat and Play for Brain Health 

Public Talk – Brain Stimulation: The Next Generation of Treatments for Better Mental Health 

Blog Post – Your Brain on Food  

Blog Post – Six Tip for Brain Health 

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