Au Canada, le suicide représente 24 % de tous les décès chez les 15 à 24 ans. Chez les jeunes des Premières Nations, le taux de suicide est de cinq à sept fois plus élevé que chez les jeunes non autochtones. Bien que le taux de suicide dans chaque collectivité des Premières Nations soit différent, ces chiffres demeurent beaucoup trop élevés, ce qui a inévitablement des effets dévastateurs sur le bien-être général de plusieurs collectivités étroitement liées.
CAN-BIND (le programme de recherche de l’IOC sur la dépression) a établi un partenariat avec une collectivité des Premières Nations pour mettre sur pied un programme communautaire pour les jeunes en quatre volets qui encourage le bien-être et l’appréciation de la vie. L’objectif du programme est de renforcer la résilience au sein de la collectivité, de promouvoir la vie et de réduire le nombre de suicides. « Améliorer le soutien en matière de santé mentale pour les jeunes de la région était une priorité pour cette collectivité des Premières Nations, ce qui a alimenté le partenariat avec CAN-BIND », a affirmé Mme Fonseka, associée de recherche et responsable du Indigenous Outreach Program (programme de sensibilisation destiné aux jeunes autochtones). Par conséquent, l’aide offerte adhère à leurs conditions et répond à leurs besoins pour ramener les jeunes à leurs racines grâce à des consultations exhaustives avec les aînés des collectivités des Premières Nations, ce qui rend possible un programme de sensibilisation holistique.
Ce partenariat utilise une approche « à deux yeux » par laquelle les traditions autochtone et occidentale sont utilisées pour élaborer un programme. La collectivité a choisi de fonder le programme sur les points cardinaux et les saisons : le printemps (l’est) parle d’appartenance, l’été (le sud) est fondé sur l’identité, l’automne (l’ouest) est axé sur l’estime de soi et l’hiver (le nord) met l’accent sur la raison d’être. En collaboration avec les représentants de la collectivité des Premières Nations, CAN-BIND a aidé à développer le contenu du programme et à fournir des outils et des ressources. Ils ont également offert de la formation au personnel de la collectivité sur la durabilité du programme pour que la collectivité puisse entièrement s’approprier le programme et le gérer à long terme.
« Nous cherchons à réduire le taux de dépression et de suicide dans la collectivité en développant une masse critique de mesures de soutien social positif pour les jeunes », a expliqué le Dr Gerald McKinley, chercheur principal du Indigenous Outreach Program de CAN-BIND. « En identifiant les faiblesses et les forces d’une collectivité, nous pouvons atténuer les risques d’actes autodestructeurs. Le sentiment d’appartenance agit comme un facteur de protection contre la dépression et le suicide, mais l’appartenance, lorsqu’elle est considérée comme étant des relations, représente un facteur culturel important pour de nombreuses collectivités des Premières Nations. »
Pour la collectivité, le programme représente l’amorce d’un dialogue avec leurs jeunes sur la promotion du bien-être et de la vie, en les invitant à partager leurs pensées et leurs expériences dans un cadre sûr et culturel. Pour l’équipe, le programme a donné lieu à un apprentissage important de tous les côtés; le fait de travailler ensemble a mené à une meilleure compréhension générale de la façon d’aborder la santé mentale des perspectives autochtone et occidentale.